Des études récentes tendent à démontrer que Fibromyalgie et Syndrôme de fatigue chronique ne seraient que deux manifestations d’un même syndrome. Sur ce site, Fibromyalgie et Syndrome de fatigue chronique sont traités sur deux pages différentes, mais vous noterez aisément les ressemblances et points communs la à la lecture de ces pages.
Le terme de
fibromyalgie est assez récent. Ce syndrôme est également
désigné par :
- le rhumatisme
des tissus mous
- la fibrosite
- la myalgie
- le syndrome
de point de pression
- le rhumatisme
non articulaire.
- la polyenthésopathie
- polyinsertionite
- le syndrome
polyalgique idiopathie diffus
Cette diversité (non exhaustive !) des termes montre le flou dans lequel ont évolué les personnes souffrant de ce syndrome pendant des années (voire plus puisqu’on retrouve des évocations datant du début du 19ème siècle). Flou regrettable ayant nuit au diagnostic et à la prise en charge de ce syndrome, alors que la fibromyalgie dans sa diversité correspond malgré tout à une entité bien précise.
Le terme de syndrome, employé pour la fibromyalgie se définit par un ensemble de signes et de symptômes :
Critères de l'American College of Rheumatology de 1990
w
Histoire de douleur diffuse : douleur du côté droit et du
côté gauche du corps, en dessous et au-dessus de la taille
et douleur du squelette axial (rachis, paroi thoracique antérieure)
w
Douleurs chroniques évoluant depuis plus de 3 mois
w
Douleur à la palpation digitale de 11 à 18 points suivants
:
-
sous occipitaux
- rachis cervical
inférieur (espaces intertransversaires C5 - C7)
- bord supérieur
du trapèze
- jonction
chondrocostale des deuxièmes côtes
- insertion
du sus-épineux au niveau du bord interne de l'épine de l'omoplate
- épicondyle
- grand trochanter
- quadrant
supéro-externe de la fesse
- en-dessous
de l'interligne interne du genou (patte d'oie)
Signes associés
majeurs quasi constants
- raideur
matinale
- troubles
du sommeil
- fatigue
générale
- fatigabilité
musculaire
Autres signes
associés
- Paresthésie
des extrémités
- Sensation
subjective de gonflement des extrémités
- Colopathie
fonctionnelle (50 à 80 % des cas)
- Céphalées
de tension ou migraines
- Troubles
anxio-dépressifs ou antécédents dépressifs
- Troubles
uro-gynécologiques (mictions impérieuses, dysménorrhée,
dyspareunie)
- Syndrome
sec (15 à 30%)
- Syndrome
de Raynaud
- Troubles
auditifs, visuels, vestibulaires cognitifs (difficultés de mémoire
et de concentration)
- Douleurs
régionales atypiques (thoraciques, pelviennes)
- Palpitations,
prurit chronique, impatiences et crampes dans les membres inférieurs
- Dysfonction
de l'articulation temporo-mandibulaire
La fibromyalgie
représente
- 2 à
5 % des consultations de médecine générale
- 10 à
20 % des consultations rhumatologiques.
- 2 % de la
population (3,4 % des femmes et 0,5 % des hommes). Ce qui correspond environ
à 10 femmes atteintes pour 1 homme.
TABLEAU des signes et symptômes associés (Wolfe 1990)
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Douleur partout |
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Sensibilité aux points sensibles |
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Fatigue |
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Raideur du matin |
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Sommeil perturbé |
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Paresthésies |
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Mal de tête |
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Anxiété |
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Histoire de dysménorrhée |
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Symptômes sicca |
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Dépression précédente |
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Syndrome d'intestins irritables |
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Urgence urinaire |
|
Syndrome de Raynaud |
|
w Les différents stades naturels du sommeil
Pour s’endormir,
quelques conditions sont requises :
- repli physique
- température
adaptée
- baisse des
stimulations sensorielles et psychiques
Les
ondes bêta, ondes de l’éveil se transforment en ondes alpha
(somnolence ou relaxation, entre veille et sommeil).
Endormissement : les ondes alpha disparaissent, remplacées par des ondes "thêta" aux pulsations ralenties. Cette phase dure environ 10 minutes.
Sommeil léger : ce stade dure 20 minutes environ. Le rythme de l'électroencéphalogramme est plus lent, avec la présence d'ondes sigma.
Sommeil profond : cette phase dure environ 10 minutes. Les ondes sont encore plus ralenties (1 à 3 par seconde). Ce sont des ondes "delta", de grande amplitude. C'est le sommeil de la récupération physique.
Sommeil très profond : cette phase dure environ 60 minutes. Les ondes sont très régulières et ce sont toujours des ondes delta. Les fonctions vitales sont au plus bas. C'est le sommeil de la récupération physique.
Sommeil paradoxal : phase des mouvements oculaires, avec atonie complète. C'est la phase des rêves. On retrouve alors les ondes alpha. Cette phase dure de 5 à 15 minutes.
Toutes ces
phases constituent un cycle. Il y a aura 4 à 6 cycles par nuit.
Le premier cycle dure de 90 à 120 minutes. Les cycles suivants sont
de plus en plus courts.
w Les dérèglements du sommeil dans la fibromyalgie
Dans
le cadre de la fibromyalgie, il y a dérèglement de ces différentes
formes d’ondes (alpha et delta principalement). Les ondes alpha (réveil
ou sommeil léger) s’imposent au moment du sommeil profond (ondes
delta). Le sommeil n’est donc pas suffisamment récupérateur
et réparateur. Il est d’ailleurs à noter que si l’on perturbe
volontairement le sommeil de personnes en leur interdisant le sommeil profond
et très profond, on obtient chez ces sujets des symptômes
de type fibromyalgie.
La perturbation du sommeil provoque différents facteurs menant au syndrome :
- La mauvaise
qualité ou l’absence du sommeil très profond entraîne
un abaissement du seuil de la douleur.
- La mauvaise
qualité ou l’absence du sommeil très profond entraîne
une hypersensibilité aux stimuli internes et externes.
- La mauvaise
qualité ou l’absence de sommeil très profond entraîne
une mauvaise récupération, une fatigue chronique.
- La mauvaise
qualité ou l’absence de sommeil très profond entraîne
une augmentation de la tension nerveuse.
Ces éléments, comme tout stresseur produisent chez l’être humain des réponses d’adaptation qui suivront le schéma suivant :
1) Activation et alarme – 2) Résistance - 3) Epuisement et émergence du syndrome fibromyalgique.
w Cycles et creux ultradiens
Ernest Rossi, psychologue élève de Milton H. Erickson a adapté au champ de la thérapie psycho-corporelle le cycle ultradien, découvert en 1957 par Dement et Kleitman. Derrière ce nom barbare se cache un phénomène naturel. Ultradien signifie simplement « plus d’une fois par jour », alors que circadien signifie « une fois par jour ». Selon ces découvertes, le corps fonctionne selon un rythme activation/repos de 90mn-20mn environ. Ces cycles correspondent à ceux du sommeil. L’intéressant ici est que ces cycles continuent pendant la journée. Le creux ultradien sera cette période de 20mn ou l’état de conscience se modifie naturellement (rêverie, distraction, …) Ce que Milton H. ERickson appelait «Common every day trance ».
Chaque cycle se compose donc d’une période d’activation et d’une période de repos (pic et creux ultradien). Stress chronique, hyperactivité ou non-respect de ces rythmes entraînent un dérèglement du cycle ultradien, participant à de nombreuses difficultés psychosomatiques.
Cycles ultradiens
et hypnose :
- L’hypnose
en elle-même reproduit les caractéristiques de ce creux ultradien
nécessaire à l’équilibre de l’individu : une phase
de repos psychobiologique. L’hypnose permet également de reprogrammer
ce rythme naturel.
- L’hypnose,
dans le cadre de la fibromyalgie et dans tout autre déréglement
psychobiologique se révèle particulièrement efficace
si l’état de conscience modifié et le travail avec l’inconscient
se produit au moment du creux ultradien. Les potentialités psychocorporelles
du sujet sont alors à disposition et optimales. L’auto-hypnose naturaliste
(pratiquée au moment des creux ultradiens) constitue un outil pertinent
et efficace dans le cadre de la fibromyalgie.
- L’hypnose
dans les creux ultradiens est tout autant un outil de récupération,
de régénération qu’un outil de thérapie psychobiologique.
«
L’hypnose thérapeutique naturaliste procure un état agréable
dans lequel ces cycles ultradiens peuvent se normaliser simplement par
eux-mêmes, et de la sorte réduire le pouvoir
des
processus psychosomatiques pathogènes, direcement à leur
source psychophysiologique. » Ernest Rossi
w Techniques psycho-corporelles et troubles du sommeil
Hypnose, sophrologie, relaxation et PNL constituent des ressources puissantes en matière de troubles du sommeil :
- Relaxation : apprentissage du lâcher-prise, développement des sensations liées aux sommeil, détente physique et mentale, récupération physique et mentale, véritable "entrainement naturel" et simple d'accès à l'endormissement.
- Sophrologie : visualisation, programmation positive, travail de futurisation sur un endormissement, une nuit se passant bien.
- Hypnose ericksonienne : reprogrammation physiologique, psychologique, gestion du stress, mise en places de ressources inconscientes, travail sur l'"obsession insomnie"...
- Programmation
neuro linguistique : travail psychosomatique par des techniques de
recadrage inconscient qui ont fait la notoriété de la PNL.
w
Dialogue naturel
a. Tonus
musculaire
La physiologie de l’individu présente deux types de muscles :
- Muscles lisses
(ou muscles blancs) : leur contraction est autonome, involontaire ou soumise
au système
nerveux végétatif.
- Muscles striés
(ou muscles rouges ou muscles squelettiques) : unissant les os, ils permettent
la mobilité du
sujet. La
contraction de ces muscles est volontaire, soumise au contrôle cérébral.
Ce sont les
muscles striés, muscles volontaires, qui nous intéressent
ici. Ces muscles sont maintenus dans un
état
de contraction partiel mais permanent : le tonus musculaire, qui permet
par exemple de maintenir le corps
dans une situation
donnée. Ce seuil minimal de contraction est bien entendu variable
selon l’individu.
b. Régulation
Les chocs,
émotions agissent sur la fonction tonique du muscle, d’où
l’importance de l’apprentissage de sa
régulation
en relaxation. Selon ses capacités, le sujet répondra de
deux manières à une agression :
- Dérèglement du tonus musculaire : agressé, le sujet se contracte exagérément. Cette dépense d’énergie ne lui permet pas d’agir correctement pour résoudre le problème. D’autres sollicitations surgissent. N’ayant pas retrouvé tout son tonus musculaire, cette nouvelle agression est encore plus mal vécue que la précédente… La tension devient chronique.
- Régulation du tonus musculaire : le tonus musculaire est plus bas. L’agression ne crée pas ou peu de tensions. Le sujet peut réagir, avoir accès à ses ressources puis retrouver rapidement et aisément son état de départ.
c. Fonction et dialogue tonique
La fonction
tonique est au centre de la vie de chaque individu. Dans ses relation
avec lui même, mais aussi
avec son environnement.
Dans ce cadre,
la relation à soi et au monde dépend essentiellement du dialogue
tonique que l’individu peut
mettre en
place. Répondre aux demandes de manière sereine, dans un
corps libre et épanoui, établir une
relation non-tensionnelle.
Ce dialogue est autant physiologique que psychologique. C’est d’ailleurs là une de ses spécificités. Dans la fibromyalgie, ce dialogue, naturel et inconscient est déréglé. L'alternance repos-acitivité se transforme en une stimulation constante. De plus, conscientisé par la focalisation sur les sensations ou la douleur, ce dialogue n'est plus inconscient, naturel et donc adapté. Les techniques de relaxation, sophrologie visent à restaurer ce dialogue : apprentissage de la relaxation, dévelopement du schéma corporel et de sa perception...
w
Zones de tension
Les zones
de tension révélées dans la fibromyalie témoignent
de ce déséquilibre. Globalement hyperprésence du haut
du corps : contraction excesive qui pourrait être comparée
à celles d'un boxeur pendant un combat. on retrouve là d'ailleurs
l'idée de combat de resistance (puis d'épuisement) évoquée
plus loin avec le stress.
- Céphalées
de tension ou migraines
- Douleurs
thoraciques
- Douleurs
cou-nuque-épaules
- Dysfonction
de l'articulation temporo-mandibulaire
Ces tensions, localisées doivent être abordées de manière précise à travers des techniques de sophrologie, relaxation et hypnose ericksonienne. Ces techniques, comme en témoignent les rares évaluation sont très efficaces dans ce domaine (voire ci-dessous évaluation dans le traitement de la migraine).
Ce terme représente
ici une sensibilté plus forte que la moyenne à des stimuli,
sensibilité autant physiologique, biologique que psychologique.
L'hypersensibilité présente chez les personnes souffrant
de fibromyalgie conduit à une amplification des phénomènes
et de leurs conséquences, positives ou négatives. L'hypersensibilité
n'est pas un trouble ou un syndrôme mais une particularité.
Amplificateur de toute expérience, elle participe tout autant au
développement des compétences de l'individu, de ses qualités,
que d'un trouble particulier : ce qui est modérement stimulant pour
la plupart des gens va devenir extrèmement stimulant. A fortiori,
ce qui est normalement très stimulant va prendre la forme d'un traumatisme.
Le chemin
d'un hypersensible dépend de ce qu'on lui offre à ressentir
et à assimiler.
w Pour et contre :
Quelques aspects
qui ne concernent pas tous bien entendu la même personne :
![]() |
L'hypersensibilité
va participer au développement de phénomènes négatifs
- Sensibilité accrue aux réactions physiologiques - Sensibilité accrue à tout traumatisme, exemple famillial ou social, stress chronique... - Sensibilité à tout exemple dysfonctionnel - Fatigabilité - Développement de l'hyper-vigilance - Victime idéale - ... |
![]() |
L'hypersensibilité
présente nombre d'avantages :
- Capacités d'observation, même minutieuse - Capacités de réflexion - Intuition - Capacités d'apprentissage - Sensibilité artistique - Capacités de concentration, en l'absence d'éléments extérieurs - Capacités pour les tâches demandant vigilance, précision, rapidité... - Conseiller idéal - ... |
w
Test d'Hyper-sensibilité (aucun test n'est une vérité
absolue)
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Je suis conscient(e) des subtiles nuances de mon environnement |
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L'humeur des autres me touche |
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Je suis très sensible à la douleur |
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J'ai besoin de me retirer lors de moments frénétiques dans un endroit tranquille |
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Je suis particulièrement sensible aux effets de la caféïne |
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Je suis facilement gêné(e) par les lumières violentes, les odeurs fortes, les sirènes proches... |
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J'ai une vie intérieure riche et complexe |
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Le bruit me dérange |
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Les arts et la musique suscitent en moi une émotion profonde |
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je suis une personne consciencieuse |
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Je sursaute facilement |
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Je m'énerve lorsque j'ai beaucoup à faire en peu de temps |
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Lorsque les autres se sentent mal à l'aise dans leur environnement matériel, je sais ce qu'il faut faire pour les soulager (éclairage, confort...) |
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Je perds les pédales lorsqu'on essaie de me faire faire trop de choses à la fois |
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J'essaie vraiment de ne pas commettre des erreurs ou des oublis |
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Je fais en sorte d'éviter les films et les emissions qui contiennent des scènes de violence |
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Je m'énerve lorsque beaucoup de choses se passent autour de moi |
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La faim provoque en moi une forte réaction, perturbe ma concentration et mon humeur |
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Les changements qui se produisent dans ma vie m'ébranlent |
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Je remarque et j'aprécie les parfums et les goûts délicats, les bruits doux, les subtiles oeuvres d'art... |
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Je fais tout mon possible pour éviter les situations inquiétantes ou perturbatrices |
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Lorsque je dois rivaliser avec d'autres, ou lorsqu'on m'observe dans mon travail, je perds mon sang froid, et optiens un résultat moins bon que si j'avais été seul(e) |
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Lorsque j'étais enfant, mes parents ou mes professeurs semblaient me considérer comme sensible ou timide |
Une des manifestations symptômatique de la fibomyalgie est constituée par la présence de douleurs diffuses. « diffuses » car les endroits douloureux ne sont pas nécessairement aisément identifiables. La douleur n’est pas localisée mais disséminée sur le système musculo-squelettique (muscles, tendons, ligaments) et peut changer d’endroit.
La localisation est diffuse et la caractérisation de la douleur est tout autant multiple : picotement, tiraillement, fourmillement, douleur sourde ou lancinante…
Cet aspect aléatoire et incertain de la douleur développe l’hypervigilance du sujet et donc sa sensibilité, autant physiologique que psychologique, pour aboutir à un état d’arlarme psycho-somatique chronique.
Plutôt de courir après un symptôme mouvant et complexe, mieux vaut s’attaquer aux dysfonctionnements originels qui peuvent être interprétés comme un dysfonctionnement global des processus sensoriels au niveau central. Le système nerveux central est probablement particulièrement impliqué dans la genèse ou le maintien d’un état fibromyalgique. Il existe de plus en plus d’arguments scientifiques suggérant l’existence de perturbations du système de modulation endogène de la douleur.
L’hypnose est un outil parfait et
puissant de régulation de ce système endogène. L’hypnose
agit sur les zones de perception de la douleur (par le biais des neuro-médiateurs)
et augmente ainsi le seuil de tolérance, mais elle influe également
sur la transmission de la douleur (action sur les fibres medullaires).
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|
Les évaluations systématiquement favorables de l’hypnose dans le cadre de la douleur chronique montrent la pertinence de cet outil. On peut d’ailleurs s’étonner de le voir encore si peu utilisé, devinant quelques raisons obscures à ce déni (longueur excessives des consultations, lobby pharmaceutique…) ou selon le cas une méconnaissance affligeante. L’hypnose, devenant rapidement auto-hypnose enseignée au patient permet de réguler la perception douloureuse et de redonner le pouvoir au patient sur son problème et donc autonomie, ce qui, en soi-même est déjà éminemment thérapeutique.
w
Psychobiologie
Le terme de
psychobiologie correspond ici aux progrès et découvertes
mis en place par l'émergence de l'hypnose ericksonienne, non aux
errements divers que des gourous en tous genres peuvent mettre en place
actuellement.
Au début
des années 50, Milton Erickson a réintroduit l'hypnose dans
le domaine thérapeutique, une hypnose ouverte, non-directive. Dans
son sillage, l'école de Palo Alto et quelqu'uns de ses élèves,
dont Rossi, ont continué son travail et générant un
renouveau important dans le champ de la psychosomatique. Rossi effectue
un travail considérable dans ce domaine, aidé des progrès
et études de la neurobiologie (étude des neuro-transmetteurs
qui font la liaison corps-esprit). Depuis peu, la psycho-neuro-immunologie
apporte les bases scientifiques de cette approche, jusque-là essentiellement
empirique.
"L'esprit et
le corps représentent deux aspects d'un seul et même système
d'information : la vie" (Rossi)
Sans entrer
dans des détails et termes trop scientifiques, l'élément
primordial de ces avancées est l'information (et son traitement).
la psychologie, la biologie, la physique, la génétique ou
toute approche humaine ont un dénominateur commun : l'information.
"Toutes les
formes d'organisation sur le plan psychologique, physique et biologique,
sont en fait des expressions de l'information et de ses transformations"
(Stonier)
La transduction : ce terme désigne le processus de transformation de l'oganisation de l'information, ou sa conversion d'une forme à une autre. La transduction est par exemple le procédé qui transforme la suggestion hypnotique, la concrétise en un changement. Transformer la parole en acte générateur.
Concrêtement,
nous vivons des événements que nous encodons, nous stockons
en les convertissant. Pour celà, nous utilisons les mollécules
messagères issues de toutes nos cellules. Le corps est considéré
comme un vaste réseau d'information ou tous les systèmes
communiquent, imbriqués les uns dans les autres, en inter-relation
(génétique, immunologique, hormonal...). Cet encodage est
stocké dans le système hypothalamo-limbique du cerveau. Ce
système est au centre de la communication de l'information, schématiquement
entre le stress et les réponses immunitaires. Selon l'état
psychologique, émotionnel du sujet, il peut alors y avoir :
- adaptation
au stress : l'information est traduite, transmise, le sujet s'adapte de
manière appropriée.
- non-adaptation
: l'information est arrêtée, ce qui génère le
symptôme psychosomatique.
Une répétition
de stress va entraîner une altération durable des encodages.
Le symptôme psychosomatique est alors stocké de manière
erratique comme LE phénomène d'adaptation. Ainsi, même
si le stress a disparu, la "fausse" réponse d'adaptation, symptôme
psychosomatique, reste et s'installe comme LA réponse.
L'hypnose thérapeutique
se penche sur ces phénomènes de traitement de l'information,
tous ces processus psychobiologiques naturels de transduction de l'information,
de la mémoire, des apprentissages et des comportements en étroite
relation avec l'état émotionnel du moment. Et l'état
hypnotique est un moment privilégié de contact avec ces processus,
moment où affleurent et sont accessibles ces mécanismes complexes
qui convertissent l'information psychologique à un niveau somatique.
w
Les trois phases du stress
Le phénomène
du stress est habituellement divisé en trois phases, distinctes
:
PHASE D'ALARME
Choqué, malmené, l’individu sollicite ses ressources pour répondre à la demande d’adaptation.
De grandes quantités d’énergie (sécrétion d’hormones) sont dépensées.
Choc : accélération du rythme cardiaque, chute de la tension et du tonus musculaire
Alarme : le corps répond au choc, s’adapte au traumatisme. Tension et contraction musculaire augmentent.
Troubles digestifs, mal de tête, …
Le sujet fait face.
PHASE DE RESISTANCEw Fibromyalgie et stress
L'individu s'adapte et s'adapte encore : il résiste. Les réserves d’énergie baissent.
Le corps ne récupère pas du traumatisme et de la dépense d’énergie. De nouvelles sollicitations le touchent avant qu’il n’est retrouvé son équilibre.
Pathologies fonctionnelles, anxiété, somatisations, …
Le sujet fait face, mais dans la tensionPHASE D'EPUISEMENT
La situation s’installe et perdure, l’individu s’épuise, ne s’adapte plus.
Le stress s’installe de manière permanent. Il devient chronique
Pathologies fonctionnelles, organiques et psychologiques dont la fibromyalgie
Le sujet ne fait plus face.
Certaines fibromyalgies se déclarent dans la phase d'épuisement décrite ci-dessus : le sujet résiste à un stress chronique (conflit familial, professionnel, harcèlement ou épuisement professionnel...), puis s'épuise.
Le fait que les principaux symptômes de la fibromyalgie s'aggravent avec l’exposition à des stresseurs montre qu'il y a une relation entre ce syndrome et le stress.
Des études montrent d'autre part que le seuil de tolérance au stress se situe à un niveau nettement plus bas chez les fibromyalgiques que chez monsieur ou madame « tout le monde ». Si les tensions et les contraintes associées aux situations prolongées de stress physique et émotionnel se poursuivent au-dessus de ce seuil, il y a épuisement des ressources.
La fibromyalgie peut être considérée comme une conséquence de ces dérèglements et le stress, s’il n’est pas l’origine, constitue nécessairement un facteur aggravant. On peut également se demander s'il est utile de se questionner éternellement sur "qui de la poule ou de l'oeuf?". La conception occidentale (et donc médicale) généralement constatée, archaïquement linéaire, présente stress, anxiété et dépression comme des conséquences du syndrôme. Des conceptions plus psychologisantes donnent des causes psychologiques à la fibromyalgie. Stress, anxiété et dépression deviennent des causes. Là encore le point de vue est désespérément linéaire : A entraine B qui entraine C. Quiconque a abordé des syndromes du type fibromyalgie, s'il se questionne quelque peu en sortant lui-même de son cadre, va prendre rapidement conscience de la structure systémique du syndrôme. Nombre d'éléments coexistent, en inter-relation et inter-réaction les uns avec les autres : une banane se mange par les deux bouts.
Les facteurs de stress relevés peuvent être nombreux :
1. Les chocs
: « traumatismes créant une perturbation dans l’organisme
»
Le choc, par
excellence est émotionnel : un événement ou une situation
nouvelle surgit dans l’existence du sujet.
Quelques exemples
:
Deuil | Blessure |
Maladie grave | Séparation brutale |
Perte d’un emploi | Agression |
Accident | Disparition |
2. Les passages
: changements dans la vie de l’individu ayant un caractère social
ou psychologique. L’individu doit composer avec une image de lui-même,
un domaine
de définition,
qui, plus ou moins brutalement ne correspondent plus à ceux qu’il
avait peu à peu élaborés : rupture, dysharmonie du
sujet avec lui-même.
Quelques exemples
:
Passage de l’enfance à l’adolescence | Eloignement d’un parent |
Passage de l’adolescence à l’âge adulte | Entrée dans la vie active |
Changement d’école | Naissance d’un enfant |
Déménagement | Départ d’un enfant |
3. Hyper-stimulation
ou hypo-stimulation : l’individu est sollicité à outrance
dans différents contextes, ou au contraire délaissé.
Situation du cercle vicieux : risques de chronicisation, dysharmonie latente
du sujet avec les autres et son environnement.
Quelques exemples
:
Conflits personnels | Problèmes familiaux |
Conflits professionnels | Solitude affective |
Grosses charges de travail | Isolement |
Endettement | Désintérêt professionnel |
4. Facteurs
événementiels : des événements, même
s’ils sont heureux ou du moins prévisibles sont des agents stressants.
Quelques exemples
:
Réunions | Entretiens d’embauche |
Prise de parole | Achats importants |
Mariage | Fêtes |
Naissance | Premières rencontres |
5. Le sujet
et son environnement : les facteurs environnementaux peuvent également
être cause de stress.
Quelques exemples
:
Bruit | Manque de politesse |
Voisinage | Pollution |
Promiscuité professionnelle | Suspicion |
Défauts d’hygiène | Manque de pudeur |
Les outils de gestion du stress sont utiles dans l’optique de la fibromyalgie, agissant sur les caratéristiques psychologiques de la personne souffrant de ce syndrome mais également sur l'encodage psychobiologique du stress et donc sur le syndrome lui-même. Une personne ayant vécu une période de stress chronique garde un seuil d'activation, d'alarme élevé. Thérapies comportementales et cognitives et comportementales, sophrologie, relaxation, hypnose ericksonienne, programmation neuro-linguistique présentent des outils pertinents de régulation de ce niveau minimal d'activation.
Choc, traumatismes sont fréquemment évoqués dans l'entretien avec des personnes souffrant de fibromyalgie (accident, choc émotionnel, ...). Même si il n'y pas Stress post traumatiquement tel que défini diagnostiquement, l'expérience du traitement du SPT donne des pistes intéressantes de prise en charge des personnes soufffrant de fibromyalgie et témoignant d'un vécu traumatique.
w Critères diagnostiques DSM IV du Trouble de Stress traumatique
Le TSPT découle selon le DSM-IV (American Psychiatric Association, 1994) de l'exposition à un événement traumatique qui provoque chez l'individu de la peur, de la détresse ou de l'horreur. Ce trouble se manifeste par une réexpérience persistante de l'événement traumatique, des comportements d'évitement des stimuli associés au traumatisme, un émoussement de la réactivité générale et un état d'hyperactivité neurovégétative.
A) La personne a été
exposée à un événement traumatique au cours
duquel les deux critères suivants étaient présents:
1. la personne a été
exposée, témoin ou confrontée à un ou des événements
qui ont impliqués la mort ou menace de mort, ou de blessures graves
ou une menace à son intégrité physique ou à
celle d'autrui.
2. la réaction de la personne
impliquait une peur intense, de la détresse ou de l'horreur.
B) L'événement traumatique
est revécu de façon persistante, d'une ou plusieurs des façons
suivantes:
1. souvenirs répétitifs
et envahissants de l'événement incluant des images, pensées,
perceptions;
2. rêves répétitifs
et pénibles de l'événement;
3. impression ou agissement soudain
comme si l'événement traumatique se reproduisait;
4. intense détresse psychologique
lors de l'exposition à des stimuli internes ou externes ressemblant
à un aspect du traumatisme ou symbolisant celui-ci;
5. réactivité physiologique
lors de l'exposition à des stimuli internes ou externes ressemblant
à un aspect du traumatisme ou le symbolisant.
C) Évitement persistant des
stimuli associés au traumatisme et émoussement de la réactivité
générale (non présent avant le trauma) qui s'expriment
par trois ou plus des symptômes suivants:
1. efforts pour éviter les
pensées, sentiments ou conversations associés au traumatisme;
2. efforts pour éviter les
activités, endroits ou gens qui éveillent des souvenirs du
traumatisme;
3. incapacité de se rappeler
d'un aspect important du traumatisme;
4. réduction nette de l'intérêt
ou de la participation pour des activités de valeur significative;
5. sentiment de détachement
ou de devenir étranger par rapport aux autres;
6. restriction des affects (ex.:
Incapacité de ressentir des sentiments amoureux);
7. sentiment que l'avenir est 'bouché',
que sa vie ne pourra plus se dérouler normalement.
D) La personne présente deux
ou plusieurs symptômes persistants traduisant une hyperactivité
neurovégétative (ne préexistant pas au traumatisme):
1. difficultés à s'endormir
ou sommeil interrompu;
2. irritabilité ou accès
de colère;
3. difficultés de concentration;
4. hypervigilance;
5. réaction de sursaut exagérée.
E) Les symptômes B, C et D sont présents durant au moins 1 mois.
F) Le problème entraîne
une détresse cliniquement significative ou un dysfonctionnement
au niveau social, professionnel ou dans un autre domaine de fonctionnement
important.
w Facteurs d'élaboration
Vulnérabilité
biologique
Certains individus ont une hypersensibilité naturelle aux stresseurs (entre autres, hypersécrétion de noradrénaline).
Conditionnement interne et externe
Chez certains individus se mettent
alors en place des automatismes :
- Externes : réponse anxieuse
à des stimuli externes rappelant le traumatisme
- Internes : réponse anxieuse
à des manifestations physiologiques d'émotion, d'anxiété
(trouble panique...)
Sensibilisation - Hypervigilance
Après un traumatisme, la personne souffrant de stress post traumatique va mettre en place un système d'hypervigilance, orientée vers un danger éventuel et enchaîner ainsi les "fausses alarmes" (crises de panique, angoisse...). La tension psychologique et musculaire est permanente.
Schémas de danger inconscients
Se met donc en place un seuil élevé d'intolérance à des dangers potentiels, réactivé par des faits de la vie courante, mais aussi des flash back répétés. Installé, le TSPT se chronicise.
Attribution des causes
- Interne : dans de nombreux cas,
les victimes s'attribuent la responsabilité des causes de l'événement.
Culpabilité, baisse de l'estime de soi, d'autres émotions
s'ajoutent à l'anxiété.
- Externe : dans d'autres cas, les
causes sont attribuées au monde extérieur. Baisse de la sécurisation,
resntiment, agressivité...
Force du traumatisme
C'est en général plus la force de la menace perçue que celle de la menace réelle qui décide de l'installation du TSPT. cette perception et son intensité peuvent être abordées et régulées en thérapie.
Valeurs et désillusion
Les personnes pensant le monde juste, stable et sécurisé développeront de manière plus fréquente un TSPT. Le traumatisme représente une rupture totale avec le monde dans lequel ils pensaient évoluer. Cette composante psychologique est très présente chez les personnes souffrant de fibromyalgie.
A travers ces critères, on retrouve des points communs avec la fibromyalgie : une tension psychologique et musculaire permanente, le développement d'émotions négatives (anxiété, culpabilité, tristesse, colère, ...), un degré fort d'activation psychologique et physiologique et une intolérance aux stimuli négatifs, autant psychologiques que physiologiques. On peut donc envisager un abord de la fibromyalgie inspiré en partie de l'abord du SPT : apprentissage de la relaxation, hypnose et dissociation du négatif, modification de la perception du trauma, gestion du stress, gestion des émotions, ... En travaillant sur le traumatisme, on agit sur l'encodage qui en a été fait et sur les répercussions psycho-corporelles.
ARTICLE EN COURS DE CONSTRUCTION
Ce coffret de 6 CD regroupe près de 8 heures d'exercices audios consacrés aux syndromes que sont la fibromyalgie et la fatigue chronique.
Les documents se consacrent, autant
aux causes qu'aux effets de ces difficultés, éléments
autant physiologiques que psychologiques dont certains sont abordés
dans cette article. L'approche se veut complète et globale et correspond
au contenu de ce que je propose en cabinet dans mon approche de la fibromyalgie
:
- Traitement psychosomatique
- Traitement des troubles du sommeil
- Traitement des tensions musculaires
- Traitement des céphalées,
migraines, tensions localisées
- Traitement de stress, traumatismes
- Traitement dermatologique
- Régénération
et récupération
- Relaxation
- Gestion du stress
- Gestion des émotions (anxiété,
culpabilité, ressentiment...)
- Dévelopement de la mémoire,
de la concentration
Ce coffret est accompagné
d'un descriptif pour vous guider dans votre démarche.
Un outil de bien-être naturel
et efficace.
Un descriptif décrivant la
démarche accompagne le coffret, pour vous guider vers ce bien-être.
Chaque séance mobilise en vous les ressources nécessaires
à une résolution positive et durable de ces problématiques.
Bonne pratique.
J. Boutillier