Par
Jérôme
Boutillier,
thérapeute
et
coach
-
Enseignant à l'Institut
Normand
de Coaching et de Thérapies Brèves
-
Auteur
de Se
libérer
de ses peurs, phobies
et de Se
libérer
de l'angoisse
Phobies
/
Phobies spécifiques
I.
APERCU
Définition
«
Peur irraisonnée et obsédante relative à
certains objets ou à certaines
situations. » (Larrousse
Psychologie)
Il
faut préciser que la phobie est
réactionnelle. Le terme « obsédant »,
relatif à une préoccupation intérieure,
relevant plus des troubles obsessionnels
compulsifs.
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Classification
des
phobies (selon la source américaine)
-
L’agoraphobie : elle se caractérise
essentiellement par la peur irrationnelle de
s’éloigner d’un lieu familier et
conséquemment de faire un malaise dans un
lieux public. Le trouble panique (crises
d’angoisse) accompagne généralement
l’agoraphobie.
Nous
le verrons, la phobie génère le phénomène
d’évitement, seul moyen de se soustraire à
une situation anxiogène. Ici, l’évitement
entraîne un handicap certain : la faible
autonomie du sujet.
-Les
phobies sociales : crainte
irrationnelle d’être jugé ou observé par un
autre, de donner le spectacle d’un
comportement inadapté, voire honteux, de
révéler cette tendance anxieuse.
La
notion d’évitement est là encore
handicapante : altération plus ou moins
conséquente des rapports sociaux.
Les
phobies simples ou spécifiques :
elles regroupent
-
les phobies situationnelles (avion, voiture,
bateau, tunnels, ponts, …)
-
les phobies des animaux (chiens, insectes,
…)
- les
phobies du sang, des blessure et
interventions médicales (piqûres,
dentiste, coupures…)
et
bien d’autres encore …
L’évitement,
bien
que plus aisé, ne garantit pas une vie
plus normale. L’envahissement psychique
n’en est pas moins important.
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Trois
composants
essentiels du trouble phobique
La
manifestation
phobique,
qu’elle soit du domaine de l’anxiété, de
l’angoisse, de la panique ou de la peur est
tripartite :
-
Dimension corporelle : réaction du
corps face à la situation anxiogène
(troubles neurovégétatifs, …)
-
Dimension cognitive : ce que le
sujet pense au contact et en dehors de la
situation anxiogène elle-même :
auto-verbalisations, cinéma intérieur,
représentations mentales, croyances,
…)
-
Dimension comportementale : comment
le sujet réagit (évitement, fuite,
inhibition, rituels, vérification,
obsessions, …)
Ces
trois dimensions constitueront la colonne
vertébrale d’une prise en charge
psychothérapeutique.
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II.
PHOBIES
SPECIFIQUES
Phobie
spécifique
(ou phobie simple ou phobie limitée) –
définition DSMIV
1.
Peur persistante et intense à caractère
irraisonné, déclenchée par la présence ou
l’anticipation de la confrontation à un
objet ou une situation spécifique.
2.
L’exposition
au
stimulus générateur d’angoisse provoque de
façon quasi systématique une réaction
anxieuse immédiate qui prendre la forme
d’une attaque de panique liée à la
situation ou facilitée par la
situation.
3.
Le sujet reconnaît le caractère excessif
ou irrationnel de la peur.
4.
La (les) situation(s) génératrice(s) de
peur est (sont) évitée(s) ou vécue(s) avec
une anxiété ou une détresse intense.
5.
L’évitement,
l’anticipation
anxieuse ou la souffrance dans la (les)
situation(s) redoutée(s) perturbent, de
façon importante les habitudes de
l’individu, ses activités ou ses relations
avec autrui.
6.
Chez les individus de moins de 18 ans, la
durée est d’au moins 6 mois.
7.
L’anxiété,
les
attaques de panique ou l’évitement
phobique associé à l’objet ou à la
situation spécifique ne sont pas mieux
expliqués par un autre trouble
mental.
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Les
phobies
spécifiques sont les plus fréquentes
Le
tableau suivant (Bourdon / Journal of
anxiety disorders, 1988, 2, 227-241) reprend
les principales phobies et leur rang chez
les hommes et les femmes. Parmi ses phobies
les plus courantes, les phobies simples sont
les plus fréquentes : les phobies
spécifiques concernent 6 à 7% de la
population.
Femmes
|
Hommes
|
Phobies
|
Type
|
1
|
2
|
Insectes,
souris,
serpent |
Phobie
simple |
2
|
1
|
Hauteurs |
Phobie
simple |
3
|
5
|
Transports
en
commun |
Agoraphobie |
4
|
6
|
Etre
dans l’eau |
Phobie
simple |
5
|
11
|
Orages |
Phobie
simple |
6
|
3
|
Etre
dans la foule |
Agoraphobie |
7
|
4
|
Autres
peurs |
Phobie
simple |
8
|
8
|
Claustrophobie |
Phobie
simple |
9
|
10
|
Tunnel
et ponts |
Agoraphobie |
10
|
9
|
Parler
en public à des gens connus |
Phobie
sociale |
11
|
14
|
Sortir
dehors seul |
Agoraphobie |
12
|
13
|
Rester
seul |
Agoraphobie |
13
|
15
|
Rester
près
d’un
animal dangereux ou non mais qui
ne peut vous atteindre |
Phobie
simple |
14
|
7
|
Parler
à
des
gens inconnus |
Phobie
sociale |
15
|
12
|
Manger
avec des gens connus ou en public
Phobie simple |
Phobie
sociale |
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Les
phobies
spécifiques sont les moins prises en
charge
En
matière
d’anxiété,
c’est le handicap qui crée le trouble et
la nécessité de consulter un spécialiste.
Le handicap naît essentiellement du degré
d’anxiété et de l’importance de
l’évitement.
Les
phobies spécifiques ne provoquent pas
forcément un gros handicap. : les phobies
spécifiques les plus courantes (animaux
par exemple), peuvent être vécues sans de
lourds handicap. Ce n’est que quand
l’individu ne peut sortir de chez lui (de
peur de rencontrer tel ou tel animal par
exemple), qu’il en vient à consulter un
spécialiste.
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Mise
en
place
Plusieurs
éléments
interviennent,
en inter-relation.
w
Observation de modèles sociaux
Le
contexte familial peut jouer un rôle
important dans la mise en place d’une
phobie. L’enfant apprend un grand nombre de
comportements auprès de ses parents. Il en
est de même pour les phobies. Si un enfant
voit un de ses parents avoir une réponse
inadaptée devant tel ou tel objet phobogène,
il aura tendance à reproduire ce
comportement au contact du même objet.
Le
comportement mais aussi le discours verbal
ou non verbal a son importance. Les
commentaires (« fais attention tu vas te
noyer »), les anecdotes (« telle personne
qui s’est fait mordre ») ou les simples
réactions du visage (masque d’horreur face à
une souris) sont autant d’apprentissages
pour l’enfant.
Bref,
le modèle donné par les parents est
dysfonctionnel, la phobie et son
comportement-clé, l’évitement, sont appris.
La possibilité de transmission parentale
multiplie par trois le risque de phobie chez
l’enfant.
En
dehors de la phobie spécifique, un milieu
familial anxieux est le terrain « idéal » à
l’ancrage de peurs. Stress chronique,
atmosphère anxieuse diffuse, comportements
d’évitement, sont le « terreau » du
développement d’une phobie.
w Conditionnement
–
contexte envirownnemental
La
phobie spécifique trouve également son
origine dans une expérience désagréable, un
traumatisme (ex : « être mordu par un chien
», « accident de voiture », …).
Ce
modèle
est
le plus spécifique, mais :
- Le
nombre de phobies dues à un choc n’est pas
si nombreux
- Le même
choc peut laisser quelqu’un indemne,
quelqu’un d’autre avec une phobie mise en
place.
Le
conditionnement, bien que fréquent, n’est
pas forcément une explication en soi.
D’autres facteurs font naitre la phobie, ou
du moins la facilite.
w Part
d’inné
L’apparition
d’une
phobie est également due à notre
appartenance à l’espèce humaine :
les phobies spécifiques sont pour la
plupart en rapport avec un instinct
ancestral de survie de l’espèce
(animaux-prédateurs…., obscurité,
hauteurs, lieux inconnus….). Ces peurs ont
été justifiées à un moment ou à un autre
de l’histoire de l’Homme, favorisant
l’adaptation de l’Homme à son
environnement. On peut parler ici de
génétique : face à une situation, un
comportement automatique de survie refait
surface, entraînant émotion intense et
évitement. D’où l’irrationalité de la
phobie.
Les
schémas
de
danger sont donc transmis génétiquement.
Ce sont les contextes (familiaux et
environnementaux) qui faciliteront
l’émergence de ce schéma, dysfonctionnel,
car anachronique donc inadapté.
III.
QUELQUES PHOBIES FREQUENTES
La
peur du dentiste ou stomatophobie
w Présentation
Pouvant aller jusqu’à la
crise de panique, la phobie du dentiste est
fréquente. Comme toute phobie, elle crée un
phénomène nommé évitement et peut donc
entraîner en plus du mal-être psychologique,
une altération conséquente de la santé
dentaire. La stomatophobie englobe souvent des
peurs variées : peur du sang, de la piqure, de
vomir, de l’odeur des cabinet, … Les stimuli
sensorieles (visuels, olfactif, toucher,
auditif…) sont donc nombreux, multipliant les
risques d’appréhension.
w Causes
Les causes de cette phobie
sont souvent multifactorielles : traumatiques
(un dentiste maladroit voire sadique), un
environnement familial anxieux…
w Thérapies
Les thérapies
comportementales se consacrent à la
phobie spécifique, mais la combinaison
relaxation-hypnose est de loin la plus rapide
et efficace. Dans le travail de la peur ou de
la phobie de bégayer, l'interprétation
pourrait être celle-ci : le but est de classer
le «dossier dentiste». Le sujet a vécu un
traumatisme (telle ou telle séance chez le
dentiste), dont l’importance ne lui a pas
permis de développer les ressources pour
lâcher-prise, mettre à distance l’événement.
Pour illustrer cela, une personne qui a eu un
accident de voiture, si elle a la capacité de
mettre « entre parenthèse » le dit accident,
n’a pas peur d’un nouvel accident en remontant
dans une voiture. L'accident est arrivé, mais
il est comme lointain. Il n'est plus pregnant.
On en est dissocié (et non associé).
Sous
hypnose, on va donc opérer cet «
archivage ». Il ne s’agit pas d’effacer cette
période mais de la mettre à distance, comme un
mauvais souvenir, mais sans pont direct vers
le présent. La plupart des personnes ayant
vécu un événement ou une période traumatisante
ont beaucoup de mal en la racontant à aller
jusqu’à la fin. L’affaire n’est pas classée,
ils sont encore « dedans ». Les techniques
hypnotiques actuelles, comme la double
dissociation, permettent un lâcher-prise
souvent immédiat et sans douleur (il ne s'agit
pas de revivre la période consciemment).
Sophrologie
et relaxation, complémentaires,
permettent de créer une désensibilisation à
la peur. L’état de relâchement est associé à
la scène anxiogène, vécue ainsi de
manière différente, avec le recul et le
relâchement nécessaire. Les techniques
bénéficient entre autres du fait que le
système nerveux ne fait pas de différence
entre réel et imaginé. Cette compétence
permet de se préparer à une situation, sans
douleur ou appréhension, en toute sécurité.
Par
Jérôme
Boutillier,
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Enseignant à l'Institut
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Auteur
de Se
libérer
de ses peurs, phobies
et de Se
libérer
de l'angoisse
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Par
l'auteur
de cet article :
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2ème
séance
: séance spécifique à
l'hypocondrie En
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plus
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