La
mode des "hypers"
En
préambule,
entendons-nous bien :
- La
médecine
moderne accomplit une tâche extraordinaire.
- Quand
on est gravement malade, il est conseillé de consulter un
médecin et
de suivre
le traitement prescrit.
Les remarques
faites ici ne concernent que le champs de la psychosomatique et tentent
un éclarcissement de ce qui fonctionne peu ou mal.
Le but
n’est
pas de condamner ou de généraliser, mais de
mettre en valeur
une tendance que présente l’être humain.
Les membres du corps
médical sont des humains. Il est donc normal de trouver chez
eux,
de manière plus ou moins marquée, les
caractéristiques
et « travers » de l’homme moderne.
Découvertes,
technologie, outils : la science a pris possession de
l’homme.
Elle
occupe,
pour simplifier, la place qu’occupait
l’église, les diverses croyances,
avant elle.
Son
objectif
est le progrès, au sens strictement scientifique,
c’est-à-dire
: recherche d’une compréhension et d’une
domination du monde matériel
plus approfondie.
Cette tendance
est normale et naturelle :
-
L’homme
moderne est logique, rationnel, objectif.
-
Le scientifique
ne peut être qu’une expression paroxystique voire
caricaturale de
ce phénomène.
Le
médecin,
appartenant aux deux groupes précédents (homme et
scientifique),
évolue dans un domaine de définition
cloisonné voire
limité.
Si
le médecin
repousse ces limites ou les ouvre, c’est une
démarche personnelle
différente, voire suspecte aux yeux de ses
confrères et même
de ses patients (qui sont des humains également).
En
matière
psychosomatique, la démarche traditionnelle
considérant le
sujet comme une matière organique a vite montré
ses limites.
Ces insuffisances ont généré une autre
médecine,
celle-ci hyper psychologique.
Pour
schématiser,
la médecine offre à ce jour deux options
:
-
Hyper
organique : la matière sans l’esprit
-
Hyper
psychologique : l’esprit sans la matière
Il
paraît
évident que la solution est dans la
réconciliation des deux,
l’équilibre d’un individu
(homéostasie) étant évidemment
dépendant de sa dimension psychosomatique.
Et ce qui
devait
arriver arriva. Nous avons à présent le droit
également
à des hyper psychosomatiques,
idéopathes dangereux
prônant la résolution des conflits pour
guérir du cancer,
sans concessions.
Comme dans
toute chose, la vérité est dans le champ
défini par
ces extrêmes. Pour celà, il convient donc de ne
pas affirmer
ce qui n'est pas vérifiable, mais aussi de ne pas limiter la
thérapie
afin que l'inattendu puisse se produire. Ce que l'on peut nommer
ouverture
d'esprit. Un thérapeute qui limite une thérapie
se limite
lui-même et fera une thérapie limitée.
On a tout à
fait le droit de ne pas savoir et d'attendre pour voir.
celà, outre
l'humilité du thérapeute a
l'intérêt de permettre
au consultant de mobiliser toutes ses ressources.
La
psychosomatique
Le premier
somaticien (ou du moins en théorie) est Hippocrate dans
l'antiquité
grecque ( Vème siècle av J.C.) Il
définit une
médecine du corps et de l'âme qui
a pour objet l'homme
malade dans sa globalité, ceci comprenant sa psychologie et
les
événements de vie qui ont pu influencer son
évolution.
L'intervention thérapeutique doit rétablir un
équilibre
global, une harmonie.
Même
si les anciens semblaient
nettement plus conscients de ces rapports, le XXéme
siècle
constitue une avancée dans l'étude et la mise en
valeur des
rapports psyché-soma.
Psychanalyse : à
partir
de Freud, les psychanalystes, se penchent sur les rapports
esprit-corps.
Ce sont eux qui créent et utilisent le terme
"psychosomatique".
Alexander (dès 1950), psychanalyste américain,
développe
les premières théories psychosomatiques,
très basiques
mais ayant le mérite d'exister ("le type de conflit
détermine
la pathologie"). D'autres s'essaient (Dunbar 1953),
établissant
des théories, mais sans grande valeur. Ce
mouvement ne remporte
guère de suffrages ou de succès
thérapeutiques.
Canon et Selye (de 1936 à
1976) : même si les connaissances scientifiques de
l'époque
étaient limitées, ils provoquent un pas en avant
en créant
et définissant le terme "stress" , syndrôme
général
d'adaptation. Pour eux, le stress (en gros les contraintes de
l'environnement)
entraine des modifications biologiques (le sujet doit s'adapter). Ce
déséquilibre
provoque troubles et pathologies. Selye étant biologiste, la
caution
scientifique est plus forte que pour la psychanlyse. Bien que se
fourvoyant
sur le chemin de l'information, ces travaux construisent les bases de
la
psychosomatique moderne d'où natron^t psychobiologie et
neuro-psycho-immunologie.
Médecine psychosomatique
: elle se définit comme partant du psychisme pour
aller vers
le somatique. Aux travaux de Selye, s'ajoutent :
-
Événements de vie
: échelle d'événements de
vie
éprouvants composée
par Holmes et Rahe (1978) suite à des compilations
statistiques.
-
Facteurs de vulnérabilité
ou de résistance au stress : profil
comportemental de type A
ou
coronarogène par Friedman et Rosenman
(1959).
-
Stratégies d'adaptation
: théorie du "coping" ou des
stratégies
cognitivo-comportementales
d'ajustement par Lazarus (1980)
Le sujet a donc avancé dans
son appréhension scientifique, même si on peut
penser que
la définition d'hyppocrate soit la plus proche de ce que
devrait
être la démarche psychosomatique. Des
études scientifiques
fleurissent, mettant en rapport un lien corps-esprit mais impliquant
ainsi
également que les deux existent
séparément, pour communiquer
quand ça va mal d'une manière ponctuelle et
aléatoire.
Hyppocrate parlait lui de globalité, non d'une partie de
ping pong
occasionnelle. La psychosomatique a connu un grand boum, mais ce
développement
scientifique n'a hélas pas eu une grosse influence sur le
quotidien
des prises en charge médicales. La psychosomatique existe
donc,
mais où, avec qui et quand et comment?
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Psychobiologie -
Erickson, Rossi
Le
terme de psychobiologie correspond
ici aux progrès et découvertes mis en place par
l'émergence
de l'hypnose ericksonienne, non aux errements divers que des gourous en
tous genres peuvent mettre en place actuellement.
Au début des années
50, Milton Erickson a réintroduit l'hypnose
dans le domaine thérapeutique, une hypnose ouverte,
non-directive.
Dans son sillage, l'école de Palo Alto et quelqu'uns de ses
élèves,
dont Rossi, ont continué son travail et
générant un
renouveau important dans le champ de la psychosomatique. Rossi effectue
un travail considérable dans ce domaine, aidé des
progrès
et études de la neurobiologie (étude des
neuro-transmetteurs
qui font la liaison corps-esprit). Depuis peu, la
psycho-neuro-immunologie
apporte les bases scientifiques de cette approche, jusque-là
essentiellement
empirique.
"L'esprit et le corps
représentent
deux aspects d'un seul et même système
d'information : la
vie" (Rossi)
Sans
entrer dans des détails
et termes trop scientifiques, l'élément
primordial de ces
avancées est l'information (et son traitement). la
psychologie,
la biologie, la physique, la génétique ou toute
approche
humaine ont un dénominateur commun : l'information.
"Toutes les formes d'organisation
sur le plan psychologique, physique et biologique, sont en fait des
expressions
de l'information et de ses transformations" (Stonier)
Le
stress
w
Définition
Issu du latin Strictus
:
serré, pressé (en anglais : contrainte, tension).
La première
définition (avant
que le terme stress ne devienne synonyme de tension, pression, angoisse
permanent) est biologique ou physiologique : «
réponse de l’organisme à une
agression »
- agression physique :
blessure, douleurs diverses, choc opératoire, …
- agression psychologique : situations
alarmantes, menaçantes.
Le stress
est donc une réponse
en fonction d’une exigence : s’adapter
pour
garder l’équilibre. C’est en ce sens que
le Stress, depuis 1956 (Hans Selye)
est défini comme Syndrome Général
d’Adaptation (S.G.A.). Le stress constitue
donc un phénomène construit sur une intention
positive :
s’adapter.
w
Facteurs de
stress
Le stress fait partie de la
vie. Evitables ou non, les facteurs de stress sont multiples. Chocs,
agressions, changements, conflits, environnement hostile, surcharges ou
déséquilibres… sont autant de demandes
d’adaptation auxquelles le sujet répond
avec plus ou moins de réussite dans le présent,
avec plus ou moins de
conséquences sur son équilibre futur.
1. Les chocs : «
traumatismes créant une perturbation dans
l’organisme ».
Le choc,
par excellence est
émotionnel : un événement ou une
situation nouvelle surgit dans l’existence du
sujet.
Exemples : deuil,
blessure, maladie grave, séparation brutale, perte
d’un emploi, agression,
accident, disparition.
2. Les passages :
changements dans la vie de l’individu ayant un
caractère social ou
psychologique. L’individu doit composer avec une image de
lui-même, un
domaine
de
définition, qui, plus ou
moins brutalement ne correspondent plus à ceux
qu’il avait peu à peu
élaborés :
rupture, dysharmonie du sujet avec lui-même.
Exemples : passage
de l’enfance à l’adolescence,
éloignement d’un parent, passage de
l’adolescence
à l’âge adulte, entrée dans
la vie active, changement d’école, naissance
d’un
enfant, déménagement, départ
d’un enfant.
3. Hyper-stimulation ou
hypo-stimulation
:
l’individu est sollicité à outrance
dans différents contextes, ou au
contraire délaissé. Situation du cercle vicieux :
risques de chronicisation,
dysharmonie latente du sujet avec les autres et son environnement.
Exemples :
conflits personnels, problèmes familiaux, conflits
professionnels, solitude
affective, grosses charges de travail, isolement, endettement,
désintérêt
professionnel.
4. Facteurs
événementiels :
des
événements, même s’ils sont
heureux ou du moins prévisibles sont des agents
stressants.
Exemples :
réunions, entretiens d’embauche, prise de parole,
achats importants, mariage,
fêtes, naissance, premières rencontres.
5. Le sujet et son
environnement : les
facteurs environnementaux peuvent également constituer
un stress.
Exemples : bruit,
manque de politesse, voisinage, pollution, promiscuité
professionnelle,
suspicion, défauts d’hygiène, manque de
pudeur.
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Transduction
Le terme de
transduction désigne le processus
de transformation
de
l'organisation de l'information, ou sa conversion
d'une forme à
une autre. La
transduction est par exemple le procédé qui
transforme la
suggestion hypnotique, la concrétise en un changement.
Concrètement, nous
vivons des
événements que nous encodons, nous stockons en
les convertissant. Pour cela,
nous utilisons les molécules messagères
(cortisol, endomorphine, hormone de
croissance, insuline, testostérone...) issues de toutes nos
cellules.
Le psycho-soma
est
considéré comme un vaste réseau
d'information ou tous les systèmes
communiquent, imbriqués les uns dans les autres, en
inter-relation (génétique,
immunologique, hormonal...). Cet encodage est stocké dans le
système
hypothalamo-limbique du cerveau. Ce système est au centre de
la communication
de l'information, schématiquement entre le stress et les
réponses immunitaires.
Somatisation
et symbolisation
Selon
l'état psychologique, émotionnel du sujet, il
peut alors y avoir deux processus :
-
l'information est traduite,
transmise, le sujet s'adapte de manière
appropriée.
-
l'information n’est pas traduite,
transmise, le sujet s’adapte de
manière inadaptée à son
bien-être.
Une
répétition de stress va
entraîner une altération durable des encodages. Le
symptôme psychosomatique est
alors stocké de manière erratique comme LE
phénomène d'adaptation. Ainsi, même
si le stress a disparu, la réponse d'adaptation,
symptôme psychosomatique,
reste et s'installe comme LA réponse.
L'hypnose thérapeutique
se
penche sur ces phénomènes de traitement de
l'information, tous ces processus
psychobiologiques naturels de transduction de l'information, de la
mémoire, des
apprentissages et des comportements en étroite relation avec
l'état émotionnel
du moment. Et l'état hypnotique est un moment
privilégié de contact avec ces
processus, moment où
affleurent et sont accessibles ces mécanismes complexes qui
convertissent
l'information psychologique à un niveau somatique.
L’hypnose est un outil de
réorganisation
psychosomatique puissant, permettant un apprentissage de la symbolisation :
le symptôme se dégage du somatique,
redevient symbole. La pensée peut
s’organiser.
Exemples
d'études rapport
psyché-soma
STRESS
ET IMMUNITÉ
De la physiologie (intégrée)
à la pathologie. Nouvelles voies de recherche
Stress
et dermatoses allergiques,
inflammatoires et autoimmunes
F.
Berard
(Inserm
U 503, Immunologie Clinique
et Allergologie, CHU Lyon-Sud Lyon)
Le stress est identifié depuis
longtemps comme un facteur aggravant de la plupart des maladies
inflammatoires
cutanées [1], comme le psoriasis, l'eczéma [2-4],
le vitiligo
et la pelade (maladies cutanées fréquentes,
couvrant au total
environ 20% de la population générale). Les
mécanismes
par lesquels le stress peut provoquer des poussées au cours
de ces
maladies - dont nous présentons les principales
caractéristiques
illustrées par une iconographie clinique - restent
mystérieux
dans la plupart des cas, même si plusieurs travaux in vitro
et chez
l'animal montrent que des hormones / neuromédiateurs dont la
sécrétion
est associée au stress peuvent modifier la nature de la
réponse
immunitaire [5, 6].
Nos
travaux sur l'effet du stress
sur la réponse immunitaire reposent sur un modèle
murin d'eczéma,
encore appelé hypersensibilité
retardée de contact.
Des souris C57/B6 sont sensibilisées par application
cutanée
d'une dose optimale d'un haptène (DNFB) sur la peau du
ventre et
5 jours plus tard le même haptène est
appliqué sur
l'oreille. Les animaux développent alors un
eczéma de contact
qui est objectivé par une augmentation de
l'épaisseur de
l'oreille qui est maximale à 24/48 heures et se
résout en
5 à 7 jours. La réponse est due à
l'activation de
lymphocytes T CD8+ spécifiques de DNFB, et est
régulée
négativement par des cellules T CD4+ [7, 8]. Si au lieu
d'utiliser
une dose optimale de DNFB, on utilise une dose sub-optimale, il n'y a
pas
d'eczéma. C'est dans ces conditions de "tolérance
au DNFB"
que l'effet d'un stress psychologique est le plus
démonstratif.
En effet, l'exposition de l'animal tolérant à un
stress psychologique
au moment de l'immunisation à dose sub-optimale de DNFB
rétablit
la réponse d'eczéma de contact, dont
l'intensité devient
alors comparable à celle développée
par des animaux
sensibilisés à doses optimale et
non-tolérants. Ainsi
le stress a permis de rompre la tolérance aux
haptènes. Les
voies biologiques par lesquelles passent l'effet du stress
(augmentation
de l'immunisation, blocage de la régulation) ainsi que les
molécules
produites lors du stress et responsables de l'effet de rupture de
tolérance
sont en cours d'identification et sont discutées.
|
ADAPTATION
A UNE MALADIE CHRONIQUE
Processus de stress sous-jacent et
adaptation psychologique chez des adolescents atteints
d’eczéma
atopique.
C. Salewski, A. Lissner dans Dermatology
and Psychosomatics / Dermatologie und Psychosomatik 2002 ;3:132-138
INTRODUCTION :
Le but de cette étude était de comprendre en
profondeur l’interaction
entre les facteurs de tension journaliers, les symptômes de
la maladie
et les efforts d’adaptation chez des adolescents atteints
d’eczéma
atopique.
PATIENTS et METHODES
: * 25 adolescents tenaient un journal sur une période de 3
mois.
* Ils rapportaient jour après jour chaque survenue de prurit
cutané,
la situation précédente et leur
réaction. * Nous avons
établi les corrélations croisées entre
la survenue
d’épisodes de prurit sévère,
le nombre de situations
stressantes et le nombre d’adaptations psychologiques
à des problèmes
ou des facteurs émotionnels.
RESULTATS : * Pour
l’ensemble
du groupe de patients, le prurit était
corrélé à
un nombre important de situations stressantes dans les deux jours
précédants
et un jour après le prurit. * Le prurit était
aussi corrélé
à des efforts d’adaptation à des
problèmes dans les
jours précédents. * Ainsi, la
sévérité
du prurit et l’adaptation à des
problèmes permettaient de
prédire les situations stressantes.
CONCLUSIONS : * Un ensemble
complexe de corrélations entre les situations stressantes,
le prurit
et différentes sortes d’adaptation peut
être identifié.
* Le rôle de l’adaptation aux problèmes
mérite plus
d’attention. * Le grattage est le principal
problème d’adaptation,
mais il amène encore plus de stress sur une longue
évolution.
* Les adolescents atteints d’eczéma atopique
pourraient être
instruits plus efficacement des adaptations psychologiques aux
problèmes
et aux émotions.
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Jérôme
Boutillier
Thérapeute
et coach, enseignant
à l'Institut normand de coaching et
de thérapies brèves
ARTICLE
EN COURS DE REDACTION
Accompagner la
guérison - CD ou téléchargement
immédiat
Dans ce CD, 3
séances complémentaires sont proposées
(au total : 79 minutes). Elles représentent les techniques
les plus efficaces de relaxation, sophrologie, hypnose ericksonienne et
programmation neuro-linguistique d'accompagnement de la
guérison :
- Détente physique
- Détente mentale
- Régénération
- Récupération
- Visualisation créatrice
- Modélisation des facultés
d'auto-guérison
- Traitement psychosomatique inconscient
- Reprogrammation psychologique et physiologique
- Mobilisation des ressources naturelles de guérison.
Un accompagnement naturel et puissant de tout problème de
santé.
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