Par
Jérôme
Boutillier, thérapeute et coach
- Enseignant à l'Institut
Normand
de Coaching et de Thérapies Brèves
- Auteur de Mobiliser
toutes ses ressources contre le cancer
Cancer
et facteurs
Qui
voudrait énoncer une causalité unique et précise
du cancer serait inévitablement dans la
difficulté. Le cancer est jusqu’à preuve du
contraire, une maladie multifactorielle.
Ainsi,
face au cancer, chacun selon sa paroisse
identifiera une cause :
-
La personne évoquera un choc
émotionnel, d’une déprime
etc…
-
Monsieur tout le monde proposera le stress
chronique de la vie moderne.
-
Le nutritionniste parlera d’une alimentation
déséquilibrée, de la sédentarité, des
pesticides, des engrais, des cultures non
biologiques etc…
-
Le cancerologue proposera l’hérédité,
l’alcool, le tabac etc…
-
L’homéopathe évoquera la notion de terrain
c’est-à-dire le corps dans son ensemble
-
L’environnementaliste parlera de pollution
(de ce que l’on respire, boit, mange etc…)
-
Le généticien isolera la modification
de
tous nos gènes par les polluants
chimiques, les nouveaux virus etc…
-
Le bouddhiste proposera… l’absence
de
vie spirituelle.
Cette
pluralité
des facteurs est de plus en plus acquise, mais
l’approche de maladie du type cancer reste
néanmoins marquée par des antagonismes,
oppositions. Comme si une cause devait
l’emporter sur l’autre. Il devient alors
difficile de dénouer le fil. Par exemple, quel
est le facteur, lors d’une irradiation : la
radiation elle-même ou le choc émotionnel
qu’elle suscite ? Certainement les deux, à
des degrés divers selon l’individu (cela dépend
de l’intensité reçue de la radiation et de
l’intensité vécue de la peur).
Dans
le doute et l’humilité que dictent les
connaissances actuelles, le mieux est de
considérer que tous ces facteurs sont justes. Au
moins ne risque-t-on pas de se tromper. A partir
de ces constats, nécessaires (identifier des
facteurs) mais logiquement transitoires et
relativement courts dans une démarche
thérapeutique, il convient de ne pas s’arrêter
là pour pouvoir ensuite mettre en place des
solutions, cela à tous le niveaux décrits plus
haut (et certainement d’autres encore),
processus nettement plus utile à la personne qui
est malade.
On
le voit, certains facteurs sont plus abordés
que d’autres (cancerologie, homéopathie
voire nutrition). Le reste est en relative
jachère, alors qu’apparaissent comme également
participant à la résolution du problème,
dimension psychologique
et psycho-neuro-immunologique
(développé plus loin dans cet article), mais
aussi orientation
et
activation de la personne dans son processus
de guérison
(car c’est le sujet qui guérit, même le plus
grand prix Nobel de médecine ne fait que
soigner, ce qui est déjà bien).
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de page
Quelques
notions préalables :
Psychosomatique
Le
premier psychosomaticien (ou du moins, en
théorie) est Hippocrate
dans l'antiquité grecque ( Vème siècle av
J.C.) Il définit
une
médecine
du
corps et de l'âme
qui
a pour objet l'homme
malade
dans sa globalité,
ceci comprenant sa psychologie et les
événements de vie qui ont pu influencer son
évolution. L'intervention thérapeutique doit
rétablir un équilibre global, une
harmonie.
Même
si
les anciens semblaient nettement plus conscients
de ces rapports, le XXéme siècle constitue une
avancée dans l'étude et la mise en valeur des
rapports psyché-soma :
w
Psychanalyse
:
à partir de Freud,
les psychanalystes, se penchent sur les
rapports esprit-corps. Ce sont eux qui créent
et utilisent le terme psychosomatique.
Alexander
(dès 1950), psychanalyste américain, développe
les premières théories psychosomatiques, très
basiques mais ayant le mérite d'exister ("le
type de conflit détermine la pathologie").
D'autres s'essaient (Dunbar 1953), établissant
des théories, mais sans grande valeur.
Ce mouvement ne remporte guère de suffrages ou
de succès thérapeutiques.
w
Canon
et
Selye (de 1936 à 1976) :
même si les connaissances scientifiques de
l'époque étaient limitées, ils provoquent un
pas en avant en créant et définissant le terme
"stress", syndrôme
général
d'adaptation.
Pour eux, le stress (en gros les contraintes
de l'environnement) entraine des modifications
biologiques (le sujet doit s'adapter). Ce
déséquilibre provoque troubles et pathologies.
Selye étant biologiste, la caution
scientifique est plus forte que pour la
psychanlyse. Bien que se fourvoyant sur le
chemin de l'information, ces travaux
construisent les bases
de
la psychosomatique moderne
d'où naîtront psychobiologie et
neuro-psycho-immunologie.
w
Médecine
psychosomatique
: elle
se définit comme partant du psychisme
pour aller vers le somatique.
Aux travaux de Selye, s'ajoutent :
-
Événements
de
vie :
échelle d'événements
de
vie éprouvants
composée par Holmes et Rahe (1978) suite à des
compilations statistiques.
-
Facteurs
de vulnérabilité ou de résistance au stress :
profil
comportemental
de type A ou
coronarogène
par Friedman et Rosenman (1959).
-
Stratégies
d'adaptation
:
théorie du "coping"
ou
des
stratégies
cognitivo-comportementales d'ajustement
par Lazarus (1980).
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Psychobiologie
-
Erickson, Rossi – Psycho-neuro-immunologie
En
préambule,
je tiens à préciser que le terme de
« psychobiologie » ne correspond pas à
l’utilisation qui en est faite par différents
« allumés de tous poils » ou dangereux
personnages qui de bonne ou mauvaise foi font
courir des risques à ceux qui les écoutent. Le
terme de psychobiologie correspond à sa version
littérale : inter-relation entre le
psychologique et le biologique.
Dans
le
sillage
de Milton
Erickson, quelqu'uns de ses élèves,
dont Rossi,
ont continué son travail en générant un
renouveau important dans le champ de la
psychosomatique. Rossi effectue un travail
considérable dans ce domaine, aidé des progrès
et études de la neurobiologie (étude des
neuro-transmetteurs qui font la liaison
corps-esprit).
Depuis
peu, la psycho-neuro-immunologie apporte
les bases scientifiques de cette approche,
jusque-là essentiellement empirique.
"L'esprit
et
le corps représentent deux aspects d'un seul
et même système d'information : la vie"
(Rossi)
Sans
entrer dans des détails et termes trop
scientifiques, l'élément primordial de ces
avancées est l'information
(et son traitement). La psychologie, la
biologie, la physique, la génétique ou toute
approche humaine ont un dénominateur commun :
l'information.
"Toutes
les
formes d'organisation sur le plan
psychologique, physique et biologique, sont en
fait des expressions de l'information et de
ses transformations" (Stonier)
Le
psychosoma
est
donc un système
d’informations,
qui transitent, plus ou moins bien.
L’équilibre et la santé dépendent alors du bon
traitement de l’information, des solutions
d’adaptation
mises en place.
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Le
stress :
demande d’adaptation
w
Définition
Issu
du latin Strictus
: serré, pressé (en anglais : contrainte,
tension)
La
première
définition (avant que le terme stress ne
devienne synonyme de tension, pression, angoisse
permanent) est biologique ou physiologique : «
réponse de l’organisme à une agression »
-
agression physique :
blessure, douleurs diverses, choc opératoire, …
-
agression psychologique :
situations alarmantes, menaçantes
Le
stress est donc une réponse
en
fonction d’une exigence : s’adapter
pour
garder l’équilibre.
C’est
en
ce sens que le Stress, depuis 1956 (Hans
Selye) est défini comme Syndrome général
d’adaptation (S.G.A.). Le stress constitue
donc un phénomène construit sur une intention
positive :
s’adapter.
w
Facteurs
de
stress
Le
stress fait partie de la vie. Evitables ou non,
les facteurs de stress sont multiples. Chocs,
agressions, changements, conflits, environnement
hostile, surcharges ou déséquilibres… sont
autant de demandes
d’adaptation auxquelles le sujet répond
avec plus ou moins de réussite dans le présent,
avec plus ou moins de conséquences sur son
équilibre futur.
1.
Les chocs :
« traumatismes créant une perturbation dans
l’organisme »
Le choc, par excellence
est émotionnel : un événement ou une situation
nouvelle surgit dans l’existence du sujet.
Exemples
:
deuil, blessure, maladie grave, séparation
brutale, perte d’un emploi, agression, accident,
disparition.
2.
Les passages :
changements dans la vie de l’individu ayant un
caractère social ou psychologique. L’individu
doit composer avec une image de lui-même, un
domaine de
définition, qui, plus ou moins brutalement ne
correspondent plus à ceux qu’il avait peu à peu
élaborés : rupture, dysharmonie du sujet avec
lui-même.
Exemples :
passage de l’enfance à l’adolescence,
éloignement d’un parent, passage de
l’adolescence à l’âge adulte, entrée dans la vie
active, changement d’école, naissance d’un
enfant, déménagement, départ d’un enfant.
3.
Hyper-stimulation
ou hypo-stimulation :
l’individu est sollicité à outrance dans
différents contextes, ou au contraire délaissé.
Situation du cercle vicieux : risques de
chronicisation, dysharmonie latente du sujet
avec les autres et son environnement.
Exemples
:
conflits personnels, problèmes familiaux,
conflits professionnels, solitude affective,
grosses charges de travail, isolement,
endettement, désintérêt professionnel.
4.
Facteurs événementiels :
des événements, même s’ils sont heureux ou du
moins prévisibles sont des agents stressants.
Exemples
:
réunions, entretiens d’embauche, prise de
parole, achats importants, mariage, fêtes,
naissance, premières rencontres.
5.
Le sujet et son environnement :
les facteurs environnementaux peuvent également
constituer un stress.
Exemples :
bruit, manque de politesse, voisinage,
pollution, promiscuité professionnelle,
suspicion, défauts d’hygiène, manque de pudeur.
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Transduction,
somatisation
et symbolisation
è
La
transduction
: ce
terme
désigne
le processus
de
transformation
de
l'organisation
de l'information, ou sa
conversion
d'une
forme à une autre.
Concrètement,
nous
vivons des événements que nous encodons, nous
stockons en les convertissant. Pour cela, nous
utilisons les molécules messagères (cortisol,
endomorphine, Hormone de croissance, insuline,
testostérone...) issues de toutes nos cellules.
Le
psycho-soma
est considéré comme un vaste
réseau
d'information ou tous les systèmes
communiquent, imbriqués les uns dans les autres,
en inter-relation (génétique, immunologique,
hormonal...). Cet encodage est stocké dans le
système hypothalamo-limbique du cerveau. Ce
système est au centre de la communication de
l'information, schématiquement par exemple,
entre le stress et les réponses
immunitaires.
Une
répétition
de stress va entraîner une altération
durable
des encodages.
Le symptôme psychosomatique est alors stocké
de manière erratique comme LE phénomène
d'adaptation. Ainsi, même si le stress a
disparu, la réponse d'adaptation, symptôme
psychosomatique, reste et s'installe comme LA
réponse.
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de page
è
Exemples
d'études
rapport psyché-soma :
w
Selye
a découvert
que « le
stress chronique
supprime le
système
immunitaire responsable de la phagocytose et
de la destruction des cellules ou des
micro-organismes étrangers. » les
conditions psychologiques du stress sont donc
assez voisines du cadre dans lequel une cellule
s’installe pour grossir et devenir cancéreuse.
w
RW
Bathrop (Université du Nouveau pays de
Galles), dans une étude avec groupe de contrôle
a relevé une forte diminution de la fonction
lymphocitaire (efficacité du système
immunitaire) chez des personnes ayant vécu un
deuil.
w
JH
Humphrey (Medical research Council)
observe que l’immunisation vis-à-vis de la
tuberculose peut être significativement altérée
par la suggestion hypnotique, démontrant
l’influence du stress mental et émotionnel sur
les défenses du corps.
A
la lumière des études assez nombreuses en ce
domaine, on peut observer, sans s’installer
dans une relation de cause à effet, que des
déséquilibres peuvent augmenter
la
production de cellules anormales
au moment même où
le corps est le moins capable de les détruire.
L’incidence des facteurs psychologiques n’est
donc pas quantité négligeable.
STRESS
ET IMMUNITÉ
De
la physiologie (intégrée) à la
pathologie. Nouvelles voies de
recherche - Stress et dermatoses
allergiques, inflammatoires et
autoimmunes F. Berard
(Inserm U 503, Immunologie Clinique et
Allergologie, CHU Lyon-Sud
Lyon)
Le
stress est identifié depuis longtemps
comme un facteur aggravant de la
plupart des maladies inflammatoires
cutanées [1], comme le psoriasis,
l'eczéma [2-4], le vitiligo et la
pelade (maladies cutanées fréquentes,
couvrant au total environ 20% de la
population générale). Les mécanismes
par lesquels le stress peut provoquer
des poussées au cours de ces maladies
- dont nous présentons les principales
caractéristiques illustrées par une
iconographie clinique - restent
mystérieux dans la plupart des cas,
même si plusieurs travaux in vitro et
chez l'animal montrent que des
hormones / neuromédiateurs dont la
sécrétion est associée au stress
peuvent modifier la nature de la
réponse immunitaire [5,
6].
Nos travaux sur l'effet du stress sur
la réponse immunitaire reposent sur un
modèle murin d'eczéma, encore appelé
hypersensibilité retardée de contact.
Des souris C57/B6 sont sensibilisées
par application cutanée d'une dose
optimale d'un haptène (DNFB) sur la
peau du ventre et 5 jours plus tard le
même haptène est appliqué sur
l'oreille. Les animaux développent
alors un eczéma de contact qui est
objectivé par une augmentation de
l'épaisseur de l'oreille qui est
maximale à 24/48 heures et se résout
en 5 à 7 jours. La réponse est due à
l'activation de lymphocytes T CD8+
spécifiques de DNFB, et est régulée
négativement par des cellules T CD4+
[7, 8]. Si au lieu d'utiliser une dose
optimale de DNFB, on utilise une dose
sub-optimale, il n'y a pas d'eczéma.
C'est
dans ces conditions de "tolérance au
DNFB" que l'effet d'un stress
psychologique est le plus
démonstratif. En effet, l'exposition
de l'animal tolérant à un stress
psychologique au moment de
l'immunisation à dose sub-optimale de
DNFB rétablit la réponse d'eczéma de
contact, dont l'intensité devient
alors comparable à celle développée
par des animaux sensibilisés à doses
optimale et non-tolérants. Ainsi le
stress a permis de rompre la tolérance
aux haptènes. Les voies biologiques
par lesquelles passent l'effet du
stress (augmentation de
l'immunisation, blocage de la
régulation) ainsi que les molécules
produites lors du stress et
responsables de l'effet de rupture de
tolérance sont en cours
d'identification et sont
discutées.
|
ADAPTATION
A UNE MALADIE CHRONIQUE
Processus
de stress sous-jacent et adaptation
psychologique chez des adolescents
atteints d’eczéma atopique.
C
Salewski, A. Lissner dans Dermatology
and Psychosomatics / Dermatologie und
Psychosomatik 2002 ;3:132-138
INTRODUCTION : Le but de
cette étude était de comprendre en
profondeur l’interaction entre les
facteurs de tension journaliers, les
symptômes de la maladie et les efforts
d’adaptation chez des adolescents
atteints d’eczéma atopique.
PATIENTS et METHODES : * 25
adolescents tenaient un journal sur une
période de 3 mois. * Ils rapportaient
jour après jour chaque survenue de
prurit cutané, la situation précédente
et leur réaction. * Nous avons établi
les corrélations croisées entre la
survenue d’épisodes de prurit sévère, le
nombre de situations stressantes et le
nombre d’adaptations psychologiques à
des problèmes ou des facteurs
émotionnels.
RESULTATS : * Pour l’ensemble du
groupe de patients, le prurit était
corrélé à un nombre important de
situations stressantes dans les deux
jours précédants et un jour après le
prurit. * Le prurit était aussi corrélé
à des efforts d’adaptation à des
problèmes dans les jours précédents. *
Ainsi, la sévérité du prurit et
l’adaptation à des problèmes
permettaient de prédire les situations
stressantes.
CONCLUSIONS : * Un ensemble
complexe de corrélations entre les
situations stressantes, le prurit et
différentes sortes d’adaptation peut
être identifié. * Le rôle de
l’adaptation aux problèmes mérite plus
d’attention. * Le grattage est le
principal problème d’adaptation, mais il
amène encore plus de stress sur une
longue évolution. * Les adolescents
atteints d’eczéma atopique pourraient
être instruits plus efficacement des
adaptations psychologiques aux problèmes
et aux émotions.
|
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de page
è
Somatisation et symbolisation
Comment
se
met
en place la somatisation ? Selon l'état
psychologique, émotionnel et les ressources à
disposition du sujet :
- l'information est traduite ou
transmise, le sujet s'adapte de manière
appropriée.
- l'information n’est pas traduite ou
transmise, le sujet s’adapte de manière
inappropriée à son bien-être.

L'hypnose
thérapeutique
se penche sur ces phénomènes de traitement de
l'information, tous ces processus
psychobiologiques naturels de transduction de
l'information, de la mémoire, des apprentissages
et des comportements en étroite relation avec
l'état émotionnel du moment. Et l'état
hypnotique est
un moment
privilégié de
contact avec ces processus, moment où affleurent
et sont accessibles ces mécanismes
complexes
qui convertissent l'information psychologique
à un niveau somatique.
L’hypnose
est
un outil de réorganisation
psychosomatique puissant, permettant un
apprentissage de la symbolisation :
le
symptôme
se
dégage du somatique, redevient symbole. La
pensée
peut
s’organiser
ou se ré-organiser
pour un nouvel équilibre.
Par
Jérôme
Boutillier, thérapeute et coach
- Enseignant à l'Institut
Normand
de Coaching et de Thérapies Brèves
- Auteur de Mobiliser
toutes ses ressources contre le cancer
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Niveaux
d'intervention
Le
psycho-soma
est donc le siège d’un réseau
d’informations, qui transitent, se
transforment, se convertissent. Notre perception
sensorielle, conceptualisée par notre système
cognitif (pensées, représentation mentales etc…),
consciemment et inconsciemment, produit des informations
codées,
converties en substances biologiques. Les
neurotransmetteurs, hormones viennent altérer le
fonctionnement de nos organes, de notre corps.
Ainsi par exemple, dans une situation perçue comme
gênante, on rougit (si on n’a pas d’autre moyen
d’adaptation à disposition).
Si
l’on
considère le point de vue des facteurs
psychologiques
du cancer, on a donc une information qui
s’est convertie en maladie.
Deux
options principales vont se présenter :
1.
Travailler sur l’information pour la modifier et
qu’elle trouve un autre traitement.
2.
Trouver une autre forme d’expression de
l’information adaptée au bien-être.
è
Cancer et traumatisme, choc émotionnel
Le
lien entre psychologie et cancer est encore
difficile à préciser. Même si la psychogénèse du
cancer reste à préciser, les patients témoignent
fréquemment d’un traumatisme
précédant la déclaration du cancer. Il est
difficile d’établir si le trauma est initiateur
ou prédisposant (venant faciliter un terrain
pathogène).
Dans
tous les cas, le point de vue du sujet est
important dans sa
perception
du processus : peu importe
la logique, on peut de toute manière raisonner
juste sur une figure fausse ou inexacte. On le
verra, il est nécessaire de placer la personne
en situation d’activation de ses ressources, en
position
haute et donc de la suivre dans sa
perception du problème.
Les
techniques
de traitement traumatique sont diverses.
On
peut :
-
installer un lâcher-prise par rapport à la
situation (classer l’information, faire le deuil
etc…) et rediriger l’énergie qui était bloquée
dans le trauma. L’information
est classée.
-
changer l’histoire de vie (installer de
nouvelles ressources qui permettent de revivre
et d’intégrer la situation différemment). On
modifie
la perception et donc la nature de
l’information produite.
-
Recadrer l’expression du traumatisme :
générer des solutions qui permettent une
organisation différente.
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de page
è
Cancer et conflits
Au
point de déchaîner l’enthousiasme de certains
apôtres de la psychologisation du cancer, la
notion de conflit est également assez fréquente
chez des personnes souffrant de cancer (mais en
même temps, toute personne vit à un moment ou à
un autre des conflits internes). La mise en
relation plus précise entre conflit et zones
corporelles est assez troublante, quoique
jusqu’à présent assez limitée dans sa
démonstration scientifique. L’idée de conflit
interne se convertissant en cancer rappelle le
schéma exposé plus haut : un conflit se met
en place, il ne peut être organisé par la
pensée. Il est parfois refoulé, mais se répète
pour à un moment ou à un autre, en fonction des
événements de vie, se manifester dans le domaine
somatique avec la maladie.
Là
encore,
des techniques
psychologiques
existent, à travers entre autres les
techniques de recadrage
ou le modèle
des
parties,
en Hypnose et PNL. Des techniques de deuil,
de pardon
par exemple peuvent également se révéler
pertinentes.
è
Physiomimétique
Les
suggestions
physiomimétiques
en hypnose miment le fonctionnement naturel, du
corps humain. La représentation provoque à
travers le processus de transduction une
réaction de la physiologie de l’individu en
fonction de ce qui est imaginé.
Comme
énoncé
plus haut, la somatisation est développée par
l’incapacité ou du moins la difficulté à
organiser la pensée, produire des symboles dans
le cas de traumatismes, stress, conflits etc… La
physiomimétique permet à la personne de
s’installer dans son corps et de participer à
l’élaboration de symboles, métaphores permettant
de trouver une expression adaptée et
équilibrante.
La
métaphore
sera un élément de choix. Elle présente entre
autres le mérite de contourner les résistances
inconscientes éventuelles et d’être aisément
applicable en auto-hypnose.
D’après
l’expérience
de Simonton, trois éléments sont
prépondérants dans le système de représentation
de la personne : représentation de la
maladie, du traitement et de la capacité à
guérir. Ces éléments seront au centre des
représentations physiomimétiques :
1)
Comment
la
personne voit la maladie :
la représentation devra proposer des cellules
cancéreuses faibles.
2)
Comment
la
personne voit le traitement :
le traitement doit être perçu comme bénéfique,
avec peu ou pas d’effets secondaires.
3)
Comment la personne voit sa capacité à
guérir :
le système de défense de guérison doit être
représenté comme fort et puissant.
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de page
è
Thérapie et symbolisme
La
thérapie
symbolique est un outil puissant de remise en
cause d’une problématique. Elle nécessite par
contre un état
de
conscience particulier
ainsi qu’une forte
activation
de la personne qui
s’inscrit
entièrement dans le processus de changement.
Si ces éléments sont requis, par le symbole,
on accède au matériau premier du problème, une
information que l’on ne perçoit pas
directement dans un état ordinaire. Il ne
s’agit pas d’imagination, uniquement
psychologique ou virtuel, mais de cristalliser
la
réalité agissante pour la faire évoluer,
le symbole devient alors perception première
essentielle. Si on considère l’individu comme
un système,
on pourrait parler de meta-systémique
de
l’être
humain : l’opportunité est donnée au
sujet d’agir en conscience sur son propre
matériau. On est ici, non plus dans l’unique
champ psychologique mais dans l’essence
de
l’organisation psycho-soma de la personne.
Cet outil est donc puissant et riche dans le
cadre de la santé et des maladies comme le
cancer.
è
Les mutations nécessaires
"Dans
la province de l'esprit, ce que l'on croit
vrai est vrai ou le devient, à l'intérieur de
limites qu'il faut trouver par l'expérience et
l'expérimentation. Ces limites sont
elles-mêmes des croyances à dépasser. Dans la
province de l'esprit, il n'y a pas de limite"
- John Lilly
w
Des
traits
de personnalité ne provoquent pas le cancer.
Des tests psychologiques sont peu concluants
considérés isolément. On peut tout de même
préciser des caractéristiques psychologiques
présentes ou non et à des degrés divers selon
l’individu, venant potentialiser
une
vulnérabilité plus importante :
Etat
ressource
(favorable
au bien-être)
|
Etat
limitant (favorable
à
une vulnérabilité)
|
1)
Personnalité
plus forte : résistance au stress,
confiance en eux
2)
Possède
des but et missions de vie.
3)
capacité
à l’autonomie, moins besoin des autres.
4)
Capacité
à gérer la perte, la séparation,à
rebondir pour créer autre chose.
5)
Expression émotionnelle.
6)
Flexibilité
du système de croyance, ouverture à
des idées nouvelles, tolérance.
|
1)
Piètre
image de soi
2)
Manque
de but ou de mission dans la vie.
3)
Tendance
à
l’apitoiement sur soi, ne se sentent pas
responsable, rejètent sur les autres.
4)
Difficulté
à gérer la perte, la séparation :
perte d’une relation, d’un rôle à fort
investissement.
5)
Difficulté
à l’expression émotionnelle.
6)
Rigidité
cognitive et comportementale,
incapacité chronique à aimer les
autres, à leur pardonner…
|
Haut
de page
w Un
schéma
général d’affaiblissement (inspiré de
Simonton)
1)
Fonctionnement
personnel mis en place en fonction de
l’éducation, des événements de vie etc…)
2)
Stress
répétés
mettant en cause l’identité (deuil,
séparation, perte d’un rôle particulier et
investi etc…)
3)
Incapacité
de
s’adapter au stresseur, de changer de
règles (attribution externe, désespoir,
renoncement etc…)
4)
Rigidification,
surplace (perte de sens, abandon etc…) :
affaiblissement
des
défenses immunitaires,
climat propice au développement d’un cancer.
w Croyances
(Simonton)
Croyances
limitantes
|
Croyances
ressources
|
1.
Le cancer est synonyme de mort.
|
1.
Le cancer peut se soigner dans de
nombreux cas.
|
2.
Le cancer est quelque chose qui frappe
du dehors et il n’y a aucun espoir de
le contrôler.
|
2.
Les défenses naturelles du corps sont
l’ennemi mortel du cancer quelque soit
son origine.
|
3.
Le traitement médical est dur,
rigoureux et inefficace et a des
effets secondaires négatifs.
|
3.
Le traitement est un allié des
défenses naturelles du corps. Les
effets secondaires ne sont pas
systématiques.
|











Article
externe
: les virus de la pensée










w Modélisations
On
le voit, des facteurs psychologiques émergent.
Les partisans du médical et du psychologique
s’opposent pour définir qui de l’œuf ou de la
poule. Là n’est pas l’important. Savoir
« pourquoi ça va mal » ne peut être
considéré que comme une étape vers le
« comment faire pour aller bien ». Car
l’information la plus importante est que des
êtres humains survivent au cancer alors que
d’autres non, dans des circonstances médicales
relativement analogues. Orientée problème, la
médecine s’intéresse peu aux gens qui vont bien.
Ce sont pourtant eux qui détiennent des
informations utiles, qu’il convient de
modéliser.
La
modélisation
permet d’établir un profil d’éléments ressources
dans le cadre du cancer :
-
Confiance en soi, forte personnalité
-
Questionnement-recherche sur les causes de la
maladie
-
Attribution interne des ressources de guérison
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Recadrage de la maladie comme une opportunité de
mettre en place de nouvelles choses, d’évoluer
ou de changer.
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Présence de buts, missions de vie
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Flexibilité des croyances, adaptabilité
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Capacité à gérer et exprimer les émotions
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Pardon, tolérance par rapport au passé
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La vie est considérée comme un processus
d’évolution
Un
accompagnement
psychologique du cancer visera a développer
tout ou partie de ces critères chez la
personne.