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Par J. Boutillier
Thérapeute et coach Enseignant à l'INCTB, responsable de la formation de Praticien en thérapies brèves Présentation Comme
l’écrit P. Watzlawick (Stratégie
de
la
thérapie brève /
Seuil), l’approche stratégique et
systémique est
« une
école de pensée qui étudie
« comment »
les êtres humains se rapportent à la
réalité, ou, mieux, comment chacun
de nous
entre en relation avec
soi-même, avec les autres et avec le
monde ».
![]() La systémique constitue un point de vue différent porté sur la réalité, une méthodologie permettant d’aborder la complexité. Elle synthétise, se porte sur les relations et différents processus interactionnels. Il s’agit de penser un ensemble complexe, d’un point de vue structurel et dynamique. Adapté à la psychologie, on ne pense plus l’être humain en tant qu’entité séparée de ce qui l’entoure. On considère l’individu en interaction. Penser l’individu en interaction, c’est l’aborder en relation avec son environnement, à travers des rapports réciproques, des actions et rétroactions où chaque comportement vient répondre à un autre pour à son tour en générer de nouveaux dans une communication toujours en mouvement. Cette cybernétique est à observer dans un contexte donné. Adapté à la communication, au coaching ou à la thérapie, le modèle de Palo Alto va proposer des outils systémiques et stratégiques puissants d’évolution ou de changement, dans un contexte ou tout est communication, en agissant sur les interactions, c’est-à-dire sur la structure agissante du rapport de l’être humain avec lui-même, les autres et le monde qui l’entoure. Quelques éléments et présupposés Réalités
Le
sujet
construit « sa
réalité » et réagit
en
fonction de cette lecture personnelle. L’école
de
Palo alto,
pionnière de l’approche
stratégique définit deux niveaux de
réalité :
- Réalité de premier ordre : il s’agit de la réalité que nous percevons à travers nos sens. - Réalité de deuxième ordre : il s’agit de la signification que nous attribuons à ces perceptions. Le processus thérapeutique va se pencher sur la réalité de deuxième ordre, c'est-à-dire le modèle du monde que la personne a mis en place. De cette représentation dépendront les comportements, émotions, sensations... Tout comportement, adapté ou non au bien-être est alors « le produit d’une relation active entre nous-mêmes et ce que nous vivons ». Toute personne vivant des difficultés souffre de sa relation au monde. Le centre de l’attention est alors l’individu en interaction. Une intervention est alors nécessairement systémique.
On ne peut pas ne pas communiquer « Tout parle dans l'univers ; il n'est rien qui n'ait son langage. » Jean de La Fontaine
Ce
présuposé est là pour exprimer qu'il
est impossible d’adopter un comportement qui
n’envoie
pas d’information, de manière consciente ou
inconsciente. Comme l’écrit P.
Watzlawic,
« il n’y a pas de
« non-comportement » ».
Même le mutisme
ou l’immobilisme constituent un message. Quand des individus
sont en
interaction, une communication se construit nécessairement
entre eux.
Ce
point
de vue est novateur, car prenant en compte une communication
permanente,
prenant en compte les individus mais aussi leurs
interactions : chacun
organise, recadre, modifie et adapte son comportement en fonction des
informations retour qui parviennent. Chaque individu existe donc par
lui-même
mais également en fonction des relations qui se mettent en
place entre lui et
les autres. Il ne s’agit plus uniquement d’une
psychologie de la personne ou
d’un processus de psychologie sociale posant
l’unique relation comme objet,
mais d’une approche qui se penche sur les individus et leurs
interactions. Il y
a nécessairement un message, et chaque message est
à la fois un message et une
réponse à un autre message, cela
intentionnellement ou non. On rejoint en cela
les concepts de la cybernétique. En conséquence,
communiquer, c’est être conscient de que
l’autre produit sur soi mais aussi de
l’effet qu’on produit sur l’autre en
retour : tout est signe, dans une
boucle simultanée et ininterrompue.
On
pourrait reprendre ainsi ce présupposé :
Tout
comportement en
interaction a valeur de message.
Communication et positions « On
peut toujours apprendre ce qu'on ne sait
pas, non ce qu'on croit savoir. » Le modèle de l’école de Palo Alto définit la communication comme un rapport entre des comportements contrastés qui s’ajustent les uns en fonction des autres pour obtenir un équilibre (homéostasie). w Symétrie
et complémentarité
Dans
une
situation de
communication, différents systèmes
d’interaction peuvent s’établir,
décrits
pour la première fois par Bateson :
- Modèle symétrique : la relation est égalitaire (rapport en miroir), comme dans le cas d’un couple d’amoureux ou de deux spécialistes d’un domaine donné. Il y a collaboration, ou alors, versant négatif, « bras de fer ». Les différences sont minimisées au possible, l’effort est placé sur le fait de rester à égalité. - Modèle complémentaire : la relation comporte une position basse et une position haute qui se complètent et s’auto-alimentent. Les deux personnes se complètent, s’installent dans des comportements en polarité. Les différences sont maximisées, l’effort est placé sur le fait de rester différent. Il peut s’agir par exemple de dyades « autoritaire-soummis », « exhibitioniste-voyeur », « protecteur-fragile » etc… Il
est
à noter que dans
les deux cas, ce n’est pas nécesairement
l’un des éléments qui impose
à l’autre
sa position, mais bien deux positions qui se déterminent
l’une par rapport à
l’autre dans une boucle cybernétique. Les
comportements sont identiques ou
dissemblables mais dans les deux cas articulés
l’un par rapport à l’autre.
w Complémentarité
et positions
Le
type
d’interaction
complémentaire peut se définir par deux positions
bien distinctes :
position basse et position haute.
Autre
particularité de l’approche stratégique
(et plus
généralement des thérapie
brèves d’inspiration ericksonienne) : le
thérapeute s’intéresse au
« comment »
plutôt
qu’au « pourquoi »
(central par exemple en psychanalyse). On
s’intéresse ici au processus
menant
à
la problématique (le rapport à la
réalité et les tentatives de solutions mises
en œuvre), plutôt qu’au contenu (la
réalité elle-même).
- La position haute est une situation d’autorité : elle détient le savoir et dirige l’interaction en étant active. C’est par exemple celle du médecin qu’on va voir pour être soigné. - La position basse est à l’opposé la situation d’infériorité : elle ne connaît pas les solutions et subit l’interaction en étant passive. C’est par exemple la position du malade qui s’en remet à la science. Des solutions qui deviennent des problèmes Selon le modèle de palo Alto, on peut dégager un point de vue sur la difficulté psychologique qui a le mérite d’être simplissime dans son principe : des solutions qui deviennent des problèmes. Le sujet met au point des relations de cause à effet, élabore différentes stratégies pour se sortir du problème qu’il est en train de vivre. Il est capital ici de considérer et prendre conscience que les solutions mises en place constitue la majorité du problème que la personne est en train de vivre. L’exemple du trouble obsessionnel compulsif peut être ici pertinent : la personne met en place des rituels qui, d’abord mis en place pour se rassurer deviennent l’élément central du problème. - La première gestation est de l’ordre du jugement : la personne vit une situation relativement courante (elle a par exemple chaud alors qu’elle se trouve dans un supermarché). Elle (ou son entourage) décide à un moment qu’il s’agit d’un problème. Cette étape est importante, car par définition, c’est en décidant que quelque chose est un problème que ça en devient un (de nombreuses personnes, à un moment ou à un autre de leur vie ont eu chaud dans un supermarché sans décider qu’il s’agissait d’un problème). - La deuxième gestation est de l’ordre de la prise de décision : à partir du moment où on a déterminé qu’on avait un problème, il est tout à fait légitime de vouloir mettre en place des solutions. Le trouble va ici se révéler lorsque les solutions mises en place complexifient le problème (par exemple se précipiter vers la sortie, ce qui donne encore plus chaud etc...). Les solutions au problème deviennent elles-mêmes un problème voire le problème lui-même (ici l'évitement, phénomène central de la phobie). On voit ici que l’intention est bonne, mais qu’il y a un brouillage des intentions et effets obtenus : la tentative de solution fait partie du problème. Attention
portée sur
les processus
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